lundi 5 janvier 2015

Un billet doux quotidien


Je lis très peu les journaux. Je préfère regarder les infos à la Télé. Il y a tout de même des chroniques que j’apprécie énormément et l’une d’elles est le billet d’Alain Rémond dans le journal La Croix.

J’aime les jeux de mots intelligents, la spiritualité et l’humour. J’ai eu du mal à me décider, mais si je devais en publier un, je me suis dit que celui était de mise en ce moment:




 L’heure euse

J’ai déjà noté ici même l’extraordinaire fortune, en matière de création linguistique appliquée aux produits de beauté, des mots en « ance ». Exemple : « Merveillance », de la marque Nuxe. Eh bien, je me demande si nous ne sommes pas en train de vivre l’un de ces tournants majeurs qui marquent l’histoire des civilisations. La même marque Nuxe vient en effet de lancer un « sérum intensif anti-taches » (sur la peau, les taches, pas sur le linge) qui s’appelle, en tout simplicité, « Splendieuse ». Pourquoi « Splendieuse » ? Parce que « c’est la promesse d’une peau splendide et radieuse ». On voit bien que « splendieuse » est censé évoquer merveilleuse, lumineuse, délicieuse, bref : heureuse. Qui ne rêve, je vous le demande, d’une vie « splendieuse » ? C’en est donc fini de la « merveillance ». Et, avec elle, du règne du suffixe –ance. Nous voilà entrer dans l’ère de l’euse. Et à propos de Deleuze, justement, rappelons que, pour lui, la philosophie était « l’art d’inventer des concepts ». Avec l’invention de « splendieuse », saluons la beauteuse perfecteuse, non tacheuse et magnifiqueuse. Alleluieuse !
La Croix, mercredi 12 novembre 2014.

jeudi 1 janvier 2015

La Parenthèse Inattendue

2013 & 2014. La parenthèse inattendue.

Ces deux années-là, rien ne s’est déroulé comme prévu, comme je l’avais planifié pour moi.

En 2013, j’ai 26 ans. J’ai fini mes (longues) études. Je reviens de Londres où je viens de passer une magique sur tous les plans. Et je m’attaque au marché de l’emploi, sûre de moi. La crise ? Et bien, je vais galérer quelques mois. Six grand max !

Non, j’ai galéré un an avant de décrocher un…stage.

Fin 2013. J’ai 27 ans. J’ai fini mes études. Et j’ai dû faire une fausse inscription à la fac pour avoir ce précieux sésame qu’est la Convention de stage. Un stage s’est mieux que rien. Parce qu’il faut savoir que Pole Emploi et Cnie ne m’ont absolument pas aidé.  Donc, je suis stagiaire.

2014 : j’enchaîne trois…stages. Oui, j’ai 27 ans et je suis encore et toujours stagiaire.

Mi-2014 : j’ai enfin un CDD. Qui se passe mal. 28 ans.

Fin 2014 : j’ai un deuxième CDD. Qui se passe bien. Et j’ai bien l’intention de faire en sorte que cela continue à bien se passer.

Je me suis beaucoup laissée aller pendant ces deux ans.  Debout à midi, couchée à 3h du mat’, grignotage, ennui, toute la journée en pyjama et je l’avoue sans honte, j’ai eu mon lot de déprime. Pourquoi faire des efforts pour sortir, s’habiller ou autre si on a rien à faire de ses journées ? Pas de boulot, pas de revenus, pas d’indépendance. Des CV et lettres de motivations par dizaine chaque jour qui restent sans réponse. Bien sûr, quand j’étais en stage, j’étais de nouveau motivée parce que mes journées étaient remplies. Mais un stage n’est pas un boulot. Stagiaire est un statut bancal. 

Je n’allais pas bien. J’ai mis de temps à me ressaisir. Et c’est sans surprise que beaucoup de choses ont suivi cet état d’âme.

Un tri, dans lequel je n’ai rien avoir, s’est fait dans mes amis. Certains vous laissent tomber du jour au lendemain. Même ceux de longue date. Vous vous entourez des mauvaises personnes, surtout en ce qui concerne la gente masculine. Et il y a ceux que vous faîtes fuir, parce que vous attendez tellement de ces personnes, qu’ils finissent par ne plus en pouvoir. La santé en prend un coup aussi. Beaucoup de grignotage, de soirées et un paquet de cigarettes par jour. Moralement, j’avais l’impression d’être médiocre. Lunatique, j’ai été difficile à gérer. Très peu de personnes sont restées à mes côtés.

Le positif dans tout ça ? La façon dont j’ai employé « mon temps libre ». Les programmes TV étant quand même de très mauvaise qualité, j’ai passé la plupart de mon temps sur internet. Ce qui m’a permis de découvrir la blogosphère. (Mille ans après tout le monde, certes. Mais chacun son rythme !!) En navigant, j’ai découvert des blogs aux univers passionnants sur des sujets bien variés : cosmétique, mode, art de vivre, histoire, littérature et j’en passe. Petit à petit, ma curiosité et mon goût d’apprendre sont revenus. J’ai beaucoup lu. Aussi naïf que cela puisse paraître, je crois qu’avec toutes ces lectures, ma vision des choses à changer. Bien évidemment, quelques lectures et vidéos n’améliorent pas une situation précaire. Malgré les rechutes, c’est un excellent moyen d’évasion.

Cela m’a pris du temps et parfois, je regrette de mettre laisser aller de la sorte. Tout ce temps perdu, ces mauvaises rencontres et mes erreurs personnelles…je me suis noyée dans un verre d’eau. Mais, aujourd’hui, je suis plus patiente (j’essaie). Quand j’ai un moment à vide, un coup dur, au lieu de me lamenter, je lis, je sors, je fais quelque chose. Je me force. Oui, je me force. Parce qu’à force, j’ai appris à me focaliser sur ce qui va et non sur ce qui ne va pas.

Puisque j’avais malgré moi du temps libre, j’ai appris à cuisiner, à coudre, j’ai arrêté de fumer et de grignoter, j’ai fait une formation en Gemmologie, et surtout, j’ai appris à prendre soin de moi. Pas de boulot ? Mais j’ai réussi mon risotto ! Pas de boulot ? Mais j’ai eu le temps de faire un peu de sport ! Pas de boulot ? Mais j’ai découvert un artiste génial !

J’ai commencé à aller mieux et j’ai eu mon premier stage. Et ainsi de suite, jusqu’à mon premier vrai boulot dans le secteur d’activités tant convoité. Tout s’enchaîne. Il y a encore des hauts et des bas. J’essaie de mon mieux de ne plus être lunatique, de rester motivée et positive. Je ne cherche pas d’excuse ; je n’en ai pas. Je refuse tout simplement que la façon dont j’ai « comblé » ma tristesse me définisse.

Nous sommes fin 2014 et j’ai décidé d’arrêter de tout planifier, de tout contrôler. Je ne sais pas ce que me réserve 2015. Je sais juste que je vais travailler dur pour mon boulot et que je vais tenir ce blog de manière régulière (cf. la dernière date de publication – ahem).

A ceux qui sont restés, merci. Je vous aime.

A ceux que j’ai blessés et qui sont partis par ma faute, pardon. J’espère recroiser votre route.

A ceux qui sont partis d’eux-mêmes et qui m’ont blessé, prenez soin de vous.

2015, A NOUS !