Ces deux années-là,
rien ne s’est déroulé comme prévu, comme je l’avais planifié pour moi.
En 2013, j’ai 26 ans.
J’ai fini mes (longues) études. Je reviens de Londres où je viens de passer une
magique sur tous les plans. Et je m’attaque au marché de l’emploi, sûre de moi.
La crise ? Et bien, je vais galérer quelques mois. Six grand max !
Non, j’ai galéré un an
avant de décrocher un…stage.
Fin 2013. J’ai 27 ans.
J’ai fini mes études. Et j’ai dû faire une fausse inscription à la fac pour
avoir ce précieux sésame qu’est la Convention de stage. Un stage s’est mieux
que rien. Parce qu’il faut savoir que Pole Emploi et Cnie ne m’ont absolument
pas aidé. Donc, je suis stagiaire.
2014 : j’enchaîne
trois…stages. Oui, j’ai 27 ans et je suis encore et toujours stagiaire.
Mi-2014 : j’ai
enfin un CDD. Qui se passe mal. 28 ans.
Fin 2014 : j’ai un
deuxième CDD. Qui se passe bien. Et j’ai bien l’intention de faire en sorte que
cela continue à bien se passer.
Je me suis beaucoup
laissée aller pendant ces deux ans.
Debout à midi, couchée à 3h du mat’, grignotage, ennui, toute la journée
en pyjama et je l’avoue sans honte, j’ai eu mon lot de déprime. Pourquoi faire
des efforts pour sortir, s’habiller ou autre si on a rien à faire de ses
journées ? Pas de boulot, pas de revenus, pas d’indépendance. Des CV et
lettres de motivations par dizaine chaque jour qui restent sans réponse. Bien
sûr, quand j’étais en stage, j’étais de nouveau motivée parce que mes journées
étaient remplies. Mais un stage n’est pas un boulot. Stagiaire est un statut
bancal.
Je n’allais pas bien.
J’ai mis de temps à me ressaisir. Et c’est sans surprise que beaucoup de choses
ont suivi cet état d’âme.
Un tri, dans lequel je
n’ai rien avoir, s’est fait dans mes amis. Certains vous laissent tomber du
jour au lendemain. Même ceux de longue date. Vous vous entourez des mauvaises
personnes, surtout en ce qui concerne la gente masculine. Et il y a ceux que
vous faîtes fuir, parce que vous attendez tellement de ces personnes, qu’ils
finissent par ne plus en pouvoir. La santé en prend un coup aussi. Beaucoup de
grignotage, de soirées et un paquet de cigarettes par jour. Moralement, j’avais
l’impression d’être médiocre. Lunatique, j’ai été difficile à gérer. Très peu
de personnes sont restées à mes côtés.
Le positif dans tout
ça ? La façon dont j’ai employé « mon temps libre ». Les
programmes TV étant quand même de très mauvaise qualité, j’ai passé la plupart
de mon temps sur internet. Ce qui m’a permis de découvrir la blogosphère. (Mille ans après tout le monde, certes. Mais
chacun son rythme !!) En navigant, j’ai découvert des blogs aux
univers passionnants sur des sujets bien variés : cosmétique, mode, art de
vivre, histoire, littérature et j’en passe. Petit à petit, ma curiosité et mon
goût d’apprendre sont revenus. J’ai beaucoup lu. Aussi naïf que cela puisse
paraître, je crois qu’avec toutes ces lectures, ma vision des choses à changer.
Bien évidemment, quelques lectures et vidéos n’améliorent pas une situation
précaire. Malgré les rechutes, c’est un excellent moyen d’évasion.
Cela m’a pris du temps
et parfois, je regrette de mettre laisser aller de la sorte. Tout ce temps
perdu, ces mauvaises rencontres et mes erreurs personnelles…je me suis noyée
dans un verre d’eau. Mais, aujourd’hui, je suis plus patiente (j’essaie). Quand j’ai un moment à vide,
un coup dur, au lieu de me lamenter, je lis, je sors, je fais quelque chose. Je
me force. Oui, je me force. Parce qu’à force, j’ai appris à me focaliser sur
ce qui va et non sur ce qui ne va pas.
Puisque j’avais malgré
moi du temps libre, j’ai appris à cuisiner, à coudre, j’ai arrêté de fumer et
de grignoter, j’ai fait une formation en Gemmologie, et surtout, j’ai appris à
prendre soin de moi. Pas de boulot ? Mais j’ai réussi mon risotto !
Pas de boulot ? Mais j’ai eu le temps de faire un peu de sport ! Pas
de boulot ? Mais j’ai découvert un artiste génial !
J’ai commencé à aller
mieux et j’ai eu mon premier stage. Et ainsi de suite, jusqu’à mon premier vrai
boulot dans le secteur d’activités tant convoité. Tout s’enchaîne. Il y a
encore des hauts et des bas. J’essaie de mon mieux de ne plus être lunatique,
de rester motivée et positive. Je ne cherche pas d’excuse ; je n’en ai
pas. Je refuse tout simplement que la façon dont j’ai « comblé » ma
tristesse me définisse.
Nous sommes fin 2014 et
j’ai décidé d’arrêter de tout planifier, de tout contrôler. Je ne sais pas ce
que me réserve 2015. Je sais juste que je vais travailler dur pour mon boulot
et que je vais tenir ce blog de manière régulière (cf. la dernière date de publication – ahem).
A ceux qui sont restés,
merci. Je vous aime.
A ceux que j’ai blessés
et qui sont partis par ma faute, pardon. J’espère recroiser votre route.
A ceux qui sont partis d’eux-mêmes
et qui m’ont blessé, prenez soin de vous.
2015, A NOUS !
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